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21 novembre 2010 7 21 /11 /novembre /2010 01:28

la lapidation… Nous sommes tous totalement révoltés face à cette coutume barbare, c’est toujours un spectacle d’une effroyable sauvagerie, le summum d’un œdipien non-résorbé, obtenu par la suppression de toutes les autres femmes qui pourraient influencer le comportement maternel vers une désidéalisation...

 

 

 

...une fosse d’une vingtaine de mètres de diamètre, profonde d’un mètre, entourée d’un mur d’un mètre de haut. Elle se trouve ainsi en contrebas par rapport au rang serré de femmes masquées qui ont été postées derrière le mur. La largeur de la fosse a été calculée pour qu’un maximum d’exécutrices puissent lancer leur projectile en même temps et qu’ils atteignent leur cible avec un maximum d’effets. Trop près, il aurait pu y avoir échange de regards avec la victime, trop loin, les tirs seraient inefficaces.

 

 

 

   La cérémonie punitive se déroule en trois temps. Une première vague de femme voilées jusqu’aux pieds – donc inidentifiables – commencent à lancer les pierres mises à leur disposition. Mais sans conviction. A tel point que la plupart des pierres tombent autour de la jeune femme qui tente, en tournant la tête dans tous les sens, de voir celles qu’il lui faudrait éventuellement éviter. Devant ce manque d’enthousiasme, visible au début de la scène, les responsables de cette exécution ont eu une idée lumineuse, dont la mise en pratique a été coupée du film, mais dont les témoignages que nous avons recueillis nous ont permis de reconstituer le déroulement. Ils ont mêlé aux femmes voilées des hommes habillés de la même façon, afin de remettre de l’ordre dans le bataillon, en montrant l’exemple. Pour des hommes plus orientés vers la guerre, une religion déshumanisante et l’intolérance sociale, comme principaux piliers de leur éthique, une argumentation solide a dû être clairement exposée ou fortement imposée pour les convaincre de se vêtir ainsi.

 

 

 

...d’ethnies où le son Hel, Hal ou Hol, pour Dieu, est plus chuinté qu’expiré. L’analyse linguistique n’est pas seulement teintée de culture religieuse, elle l’est aussi de particularités régionales qu’on ne peut ignorer. Les multiples traductions que nous avons pu faire présentent toutes une notion de « sacré », ce qui nous porte à croire que nous avons opté pour la bonne hypothèse de réflexion. Pour l’heure, toutes les pistes autour de ces mots nous mènent au même endroit : ces mots désignent la manifestation concrète sous laquelle serait apparue une divinité acceptable dans ce milieu, milieu avant tout caractérisé par le rejet de tout succédané au divin établi, qui sanctionne fortement ce qui ne correpond pas strictement aux canons officiels en la matière. A l’appui de cette explication que nous avons de ce phénomène mystique comportemental, se trouve le fait que, alors que la religion majoritaire locale interdit toute représentation du dieu auquel elle est dédiée, elle n’a pu empêcher la circulation d’une idole – qui semble être assez éloignée de celles communément employées depuis Cromagnon jusqu’à aujourd’hui.

 

 

 

   Le lendemain, alors que personne n’avait veillé son corps enveloppé dans un linceul, on aurait retrouvé le linge vide… Il est évident que, si cette version nous touche beaucoup, c’est parce que c’est celle que nous voulons entendre. Elle nous rappelle quelque chose sur quoi est bâti notre religion depuis son origine. C’est évidemment à nous qu’elle correspond le plus. Mais en même temps, elle nous embarrasse, car nous avons une explication, trop évidente aussi, à ce remake : c’est à nous que le message – car là nous sommes sûrs qu’il y en aurait un – serait destiné. Et la première chose que nous voyons dans cette nouvelle version, c’est le nombre important de similitudes, par rapport aux différences, avec l’originale, qui s’est déroulée il y a deux mille ans. Et au-dessus de ces différences circonstancielles – le lieu, le jour, la logistique préparatoire, etc. – se trouve celle qui nous semble de très loin la plus importante : contrairement à ce qui s’est passé deux mille ans plus tôt, aujourd’hui, c'est une femme qui est le cœur de cette saga.

 

 

 

   Une femme voilée selon les mœurs locales, donc inidentifiable, serait venue prendre le corps de la jeune femme, enveloppé dans une couverture, et après l’avoir porté sur ses épaules pendant des dizaines de kilomètres dans le désert et la montagne – la performance physique est difficile à confirmer –, l’aurait abandonné quelque part aux rapaces et autres nettoyeurs de charogne. Etant donné le délai très court dont nous disposons pour confirmer cette version avant que toute trace disparaisse, nous avons lancé une opération, avec des arguments financiers indiscutables, pour que soient abattus et analysés tous les animaux de la région afin de déterminer s’ils ont récemment ingéré de la viande humaine. L’idéal serait, au-delà de seulement détecter la présence dans leur organisme de protéines et de composants sanguins n’appartenant pas à leur espèce, d’en récupérer un échantillon à fin d’analyse, ce qui nous permettrait peut-être d’en apprendre un peu plus sur le métabolisme de cette personne… Il n’y a pas beaucoup d’ours dans cette région du globe, mais même s’il n’en restait qu’un seul, et qu’il a seulement dévoré quelques kilos de la chair de cette femme, nous aurons sa peau. 

 

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  • : Le blog de vraiment-trop-cons.le-livre.over-blog.com
  • : Le nom de ce blog est celui d'un roman qui n'a pas encore trouvé d'éditeur. L'histoire de quelques échantillons d'hommes, pris depuis toujours dans leur spirale sans issue. Des extraits sont disponibles dans la catégorie "Le livre: EXTRAITS", avec un peu de cons déments autour, pour rehausser le goût.
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