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21 novembre 2010 7 21 /11 /novembre /2010 02:09

...vous savoir tous à jamais disparus, non pas retournés au néant, qui n’existe pas, ou alors seulement dans la tête de quelques simples d’esprit comme vous – ça doit quand même faire quelques bons milliards, bien lourds, bien gras – mais retournés à l’état d’atomes d’où vous n’auriez pas dû sortir. Ça a été un coup foiré de la matière, cette combinaison. Ça a été n’importe quoi. Et vous savoir ainsi atomisés, moléculisés, photonisés – il y a quand même quelques lumières parmi vous, je trouverais normal qu’ils ne finissent pas comme les étrons que vous êtes – m’aurait au moins permis de garder encore un doute, une petite interrogation, un vague point d’incertitude, émergeant comme un nageur qu’on n’attend plus au milieu d’un océan d’évidences, sur votre devenir, autrement dit sur ce que vous serez peut-être si vous évoluez. Parce que pour le moment, vous faites plutôt du rase-motte de ce côté-là. Vous êtes la forme la plus accomplie, au regard de certains critères qui me servent de thermomètres pour vous prendre la température, de la vie animale. Ça veut dire quoi ? Que vous êtes des animaux avec la faculté de vous en rendre compte. Mais ça s’arrête là. Vous fonctionnez uniquement sur l’air de « Le plus gros, le plus fort ». Difficile de faire plus animal. 

 

 

 

...c’est à dire jusqu’à la prochaine connerie que vous ferez, ou celle de trop, ou troisième proposition, la prochaine tuile générale comme celle que je vous ai évitée, mais je penche beaucoup pour les deux premières. Vous avez des dispositions pour ça qui frisent l’excédent. Plus que de l’instinct, c’est une vocation. Vous pouvez pas aller contre. L’instinct, avec une bonne couche de conscience au-dessus, on en a vite fait le tour, on peut le gérer, le canaliser quand il s’agit de niquer, le stimuler quand il s’agit de créativité artistique, l’encourager quand il s’agit d’entraider, le protéger quand il s’agit de survivre, le développer quand il s’agit de réfléchir, en faire une base stable pour quand on se sent vaciller, mais la vocation, ça ne se contrôle pas, ça se vit. Quoique, en parlant de vous, le mot « subi » conviendrait mieux. En gros, vous n’êtes pas capables de faire autrement que ce que vous faites, et franchement, c’est globalement à chier. Pas positif du tout, ce « globalement », en terme de qualité. Et comme, avec vos yeux d’enfants cons, vous ne voyez que la quantité, vous vous précipitez sur la plus grosse barbe à papa... 

 

 

 

 

...vous êtes en sursis. Je sais ce qui m’attend, vous ne savez pas ce qui vous attend, alors que je le sais aussi, et franchement, je m’en serais passé. Passer toute sa vie avec des têtes à claques de votre modèle, en sachant qu’on n’en a qu’une, et qu’elle est finissable sans come back, sans somewhere else, c’est pas vraiment la joie tous les jours. Parce que quand on croit que vous êtes arrivés au maximum de la connerie – parce que vous êtes en permanence arrivés au maximum de la connerie – on se dit que vous ne pouvez pas aller plus loin. Eh bien si ! Vous y arrivez. A chaque fois. J’allais dire « comme dans un état second », mais chez vous c’est un état premier, c’est à la fois votre moteur, votre carburant, votre route, votre destination. Vous roulez dans la connerie, à la connerie, vous la suivez sans vous arrêter, vous inquiétez pas, vous allez y arriver, vous n’êtes déjà plus loin du bout. Comme d’habitude, vous allez vous en rendre compte trop tard, et essayer de vous en sortir en improvisant une solution encore plus con que toutes les autres, comme à l’accoutumée. Il y a des vocations incontournables. »

 

 

 

 

   Seul un dieu pourrait être « celui qui sait ». Parce qu’il serait l’intelligence totale, permettant la compréhension de tout, AVANT que ce tout existe, puisqu’il est censé être à l’origine de tout. Et donc s’il existe un hasard, c’est qu’il n’existe pas de dieu. Cette tentative de compréhension de tout, nous, humains, essayons de la faire. Mais nous l’exécutons dans le sens inverse d’un dieu. Nous, elle nous dirigera vers l’intelligence, alors qu’un dieu l’est au préalable. Même si un jour nous comprenons tout, l’univers, la façon dont il est structuré, de la plus petite particule, énergie-matière, à la plus grande galaxie, en passant par les innombrables combinaisons chimiques du vivant, ce n’est pas nous qui aurons fait ce tout. Contrairement à ce que disait le grand Monsieur Rostand, la Science ne fera pas de nous des ahuris, elle nous permettra tout au plus de nous asseoir à la droite du dieu qui aura créé le tout. Et si, ce jour-là, nous découvrons qu’il n’y a personne à l’endroit où nous pensions trouver quelqu’un, nous ne pourrons que nous poser des questions sans savoir y répondre : est-il ou sont-ils partis ? provisoirement ? définitivement, se disloquant pour créer l’univers et tous les machins qu’il y a dedans que nous venons enfin de comprendre comment ils marchent ? Et, la question qui tue : mais où était-il avant de créer l’espace-temps ? Et la question qui achève : mais qu’était–il ?... Qui veut prendre le sujet ? Vous, le religieux au fond à droite ? Je sens que vous allez nous entraîner vers une réponse conventionnelle, genre Dieu-est-tout sait-tout est-éternel, il est le début et la fin – au moins les nôtres, Génèse et Apocalypse – bon, merci, votre argumentaire n’a pas à être compris, seulement accepté, et comme je n’accepte que ce que je comprends, je crains de ne pouvoir corriger votre copie, autant par incompétence que parce que vous ne le supporteriez pas. C’est le problème avec vous. Dès qu’on réfléchit, vous repartez toujours du début, l’affirmation orale ou écrite, déjà donnée, des choses remplaçant la réflexion. Vous changez les commentaires, les arguments, les explications – car vous expliquez, aussi fantaisiste que cela paraisse puisqu’il n’y a pas réflexion – cause-effet-raison, mais on tourne en rond. Comme des derviches. Y’en a pas un qui décolle. L’univers n’est pas à votre échelle, et ça vous dépassera à jamais. S’il existe un ou des dieux hors de lui ou préalable à lui, comment pouvez-vous vous imaginer être une de ses préoccupations ? Les choses perdurent, l’énergie aussi, seul le temps s’éternise, pas la matière, qui change sans arrêt de forme. Les pauvres esprits que vous êtes ne sont qu’une émanation de cette matière, et quand bien même il perdurerait quelque dieu, seul et unique ou accompagné, ils seraient d’une autre dimension que vous et moi… 

 

 

 

 

   Votre manque de lucidité permanent, votre abêtissement érigé en way of life, votre stupidité profonde dans la réflexion, ou ce que vous déclarez être telle, le commandement, l’organisation du monde que vous vantez, sont beaucoup plus dangereux que votre science n’est protectrice. Ce que vous présentez comme admirable ressemble fâcheusement à l’eldorado de la bêtise. Votre niveau d’intelligence n’évolue pas, contrairement à vos progrès techniques. Dans ces conditions, le mieux que l’on puisse faire est de tenter d’estimer la durée de votre sursis. Au jour d’aujourd’hui, il ne dépasse pas quelques décennies. Vous chiez dans votre gamelle, vous chiez dans votre lit, pas par peur mais pour pas qu’un autre s’en nourrisse ou y dorme. Des centaines de millions d’entre vous meurent doucement, lentement, sans se battre car ils n’en ont pas la force, ce qui vous facilite la vie puisqu’ils meurent ainsi silencieusement. Ils ne sont qu’un des quelques boulets que vous traînez, dont vous vous débarrasserez en limant la chaîne. Vous le pousserez dans le fossé le moment venu et repartirez de l’avant, car vous êtes de ceux qui avancent, du moins c’est ainsi que vous vous voyez. Et si les difficultés que vous rencontrez deci-delà sur votre chemin vous forcent à vous adapter, vous autorisant du même coup une grande giclée masturbatoire d’auto-satisfaction, vous n’en continuez pas moins à marcher à reculons, les yeux fermés, donc sans avoir aucune idée de l’endroit où vous êtes, encore moins de la direction que vous suivez. Dans de telles conditions, il est inévitable que votre histoire s’achève de façon aussi médiocre que vous l’écrivez. La seule inconnue qui reste est la nature de l’événement qui vous mettra définitivement en cessation d’activité. Statistiquement, la probabilité qu’un autre météore vienne mettre un terme à votre nuisibilité et à toute l’insanité du monde dont vous l’avez imprégné, est beaucoup plus faible que votre potentiel à provoquer vous-mêmes un tomber de rideau en fin d’un dernier acte auto-destructeur. Je vous joue donc gagnant dans la prochaine course à l’apocalypse. Ce que l’absence de divin dans l’univers ne provoquera jamais, vous en serez – et heureux de l’être, comme à votre habitude – les créateurs. Personnellement, j’aurais préféré être absent à la remise des awards, car la seule récompense que vous méritez est quelques millions de coups de pompes dans le cul, mais puisque vous vous êtes arrogé le droit – que vous justifiez à vos yeux bêtes et haineux par des arguments de circonstances, bêtes et haineux – de m’empêcher de repartir, j’aurai la satisfaction, dérisoire tant elle manquera d’imprévu, de vous voir enfin dégager le terrain en me maudissant, comme si votre incapacité à vous en sortir était le résultat de mon pronostic présent. 


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